Angelus ex inferno

Il faisait froid. Non, plutot, j'avais froid. J'avais froid malgré la température douce de cette nuit sans lune et je savais très bien pourquoi. Mon cher et tendre côté obscur, j'ai nommé DarkRen, qui cherchait à prendre le contrôle. La routine quoi. Mais je ne le laisserais pas faire!! C'était hors de question. Il fallait que j'en soit capable. Ce n'était qu'une épreuve. Enfin, non, c'était une malédiction, mais c'étais pas une raison. Je pris une grande inspiration et repris ma progression vers l'église à moitié en ruine. Même si elle n'était plus vraiment fonctionnelle, j'aimais ce lieu. En quelque sorte, le fait qu'il soit envahit par les plantes vivantes le rendait encore plus fort et plus sacré à mes yeux. J'aimais par dessus tout le sentiment de calme et de plénitude que j'y ressentait, j'espérait que ça pouvais m'aider à retrouver la paix, à tenir loin de moi cette haine qui n'attendait qu'un instant de faiblesse pour se déverser en moi et submerger tout sur son passage. Bon, et de façon plus pragmatique, elle était située loin de tout, donc si je passais en mode DarkRen, il y avait moins de risque que je m'en prenne à quelqu'un. Pas tout de suite en tout cas...

Arrivant sur le seuil, je tombais à genoux, incapable de faire un pas de plus, tremblant de tous mes membres. Tout ça à cause de quoi? Parce que j'avais eu le malheur d'ouvrir un journal. Serrant les dents, je me promis de ne plus jamais tenter de lire ou regarder les infos tant que j'étais menacé par la "Haine". C'était trop facile sinon pour elle de se réveiller en voyant de quoi l'humanité était capable. Je frémis. Respire, Ren. Calme-toi.

J'aime beaucoup le pensionnat, les gens qui y sont aussi, mais de temps en temps, une grande envie de changer d'air me submerge. Tant que même le petit coin dans la bibliothèque a l'air d'être infesté de pollution sonore.
À ces moments là, j'ai trouvé le coin qui peut me faire tout oublier: L'église. Ce n'est pas si loin, mais on a l'impression d'être à l'autre bout du monde.
Les plantes y poussent en silence, et le calme n'y fait que croître.
De temps en temps, le vieux gardien y fait irruption. Je peux alors facilement me cacher derrière la grande statue du fond, pour qu'il fasse sa tournée inexistante.
Aujourd'hui aussi, je suis assise sur l'un des bancs, dialoguant avec un chaton égaré.
Celui-ci, soudainement, redresse ses poils et prend la poudre d'escampette. Je me retourne furtivement, et aperçois une silhouette à l'entrée, sur mes gardes.
Ce n'est autre que Ren. Je m'en approche, quand mon instinct m'intime qu'il vaudrait vraiment mieux laisser une bonne distance entre nous.
Ren est à genoux par terre, pris de tremblements et de convulsions.
"Ren, c'est bien toi? Tu vas mal?"

Les yeux fermés, récitant à voix basse des extraits de poèmes en boucle pour me calmer, j'y étais presque. Quand soudain...

"Ren, c'est bien toi? Tu vas mal?"

En un éclair, je sursaute, lève la tête et ouvre les yeux pour voir Akako debout dans l'allée centrale, mais qu'est-ce qu'elle fait là?!! Ma concentration vole en éclat, je voudrait lui crier de partir imédiatement avant que ça ne dégénère mais c'est trop tard, DakRen est déjà à moitié dans la place, lui aussi veut parler et je m'entends dire, d'une voix rauque et étranglée:

"Ne m'appr... Qu'est-ce que non je ne... Raaah FERME LA!!!!!!"

... Un mélange de "ne m'approche pas", "qu'est-ce que tu fais là?" "non je ne suis pas Ren" et "raaah ferme la", cette dernière phrase étant de la part de DarkRen à mon intention. Pauvre Akako. Non seulement elle ne doit rien comprendre de la scène, mais en plus si elle reste là elle va morfler...

Il relève la tête et me regarde de deux grands yeux suppliants, le visage noyé de sueur.

"Ne m'appr... Qu'est-ce que non je ne... Raaah FERME LA!!!!!!"

Une voix intérieure me hurle de foutre le camp, tandis que l'aura de Ren change du tout au tout. Le petit soupçon de mal que j'avais senti dans la bibliothèque prend maintenant une ampleur gigantesque, écrasant le Ren que je connais.
Un dédoublement de personnalité fut la réponse la plus vraisemblable à mes questions.
Je recule de quelques pas et me mets en position de combat.
Si une quelconque entité me veut du mal, je ne ferai que me fatiguer en courant. Si je me retourne, je serai blessée, si je me défends, je ne ferai qu'encaisser. La meilleure défense est inéluctablement l'attaque. Tel est ce que des siècles de vie m'ont enseigné.
Je prends une inspiration et vide mes pensées, guettant tout geste douteux.

La dernière chose que je vois est Akako qui se met en position de combat, puis...
Puis je cligne des yeux, mes yeux qui sont probablement devenus rouges, un beau rouge, de la même couleur que le sang que j'ai envie de faire couler. Un sourire carnassier apparait sur mon visage alors que je me redresse nonchalamment en époussetant mon jean. Je suis en colère. Contre le monde entier. Contre cette église en ruine, contre la nuit si belle, contre les hommes, contre les Dieux, contre, contre...
Personne n'échappera à mon courroux. J'ai envie de hurler, de malmener quelqu'un. Tiens par exemple, la jeune fille que je vois en face de moi, l'air décidée à se battre. Qui est-elle, Ren? Qu'est-elle? Je cherche ces informations dans notre mémoire en m'approchant, lentement, la dévisageant pour la mettre mal à l'aise. Akako, elle s’appelle Akako. Chimère née d'expérimentations génétiques. Je hais les généticiens. Elle est mi humaine, mi chat. Ça tombe bien. J'ai horreur des chats.

"Bonsoir" je fais d'une voix doucereuse. "C'est une belle nuit, n'est-ce pas?"

Soudain, les convulsions s'arrêtent. Ren se relève doucement, et je me rends compte que ses yeux sont passés du bleu azur à un cramoisi pétillant. Un sourire sadique se dessine sur ses lèvres tandis qu'il époussette son jean. Il ne me quitte pas du regard, essayant sans doute de m'intimider. Oh, j'ai déjà vu pire comme regard, tu sais. Je soupire une nouvelle fois.
"Bonsoir. C'est une belle nuit, n'est-ce pas?"
Je le dévisage. Oh, et puis pourquoi pas faire la causette devant un thé, tant qu'on y est? Je réponds d'un ton froid:
"Oui, mais c'est une nuit quelque peu agaçante. Je ne sais dire pourquoi. L'air est étouffant."
Je fais tomber furtivement le poignard que je me suis habituée à cacher dans ma manche, et le rattrape, ne quittant pas des yeux l'être abominable me faisant face.

Elle n'as pas l'air très intimidée, la petite Akako. Agacée, même. Je ne te fais pas peur? Elle me répond d'un ton distant et hautain:

"Oui, mais c'est une nuit quelque peu agaçante. Je ne sais dire pourquoi. L'air est étouffant."

Je penche la tête sur le côté.

"Ah oui...? Moi je la trouve magnifique. Tellement que sa perfection me donne envie de voir agoniser quelqu'un..."

Je laisse passer une seconde d'immobilité, pour entendre résonner ma phrase dans le silence de l'église abandonnée, puis je bondis vers elle, brusquement, me retrouve en un temps record à côté d'elle et frappe, un magnifique coup de pied qui l'envoie voler.

"Tiens, toi par exemple."

"Ah oui...? Moi je la trouve magnifique. Tellement que sa perfection me donne envie de voir agoniser quelqu'un... Tiens, toi par exemple."
Je fronce les sourcils: Il arrive.
En une fraction de secondes, il apparaît près de moi, et envoie un coup de pied visant les côtes. Furtive, je poste mon bras pour bloquer l'attaque. Je suis tout de même projetée vers le mur, sur le quel je rebondis usant de mes jambes, avec la souplesse dont seuls les chats ont le secret. Ne lui laissant aucune seconde de répit, je m'élance vers lui, le poignard sur le coté, et l'autre bras prêt à défendre en cas d'attaque surprise. J'arrive derrière lui et dirige le poignard vers son dos.

Elle arrive néanmoins à anticiper le coup et s'en sort pas trop mal, prenant appui sur le mur pour revenir vers moi et m'attaquer dans le dos. J'esquive mais sent un trait brûlant se tracer sur ma peau au travers de ma chemise, cette erreur génétique a un couteau!! Je jure à voix basse, elle est certes rapide mais c'est surtout moi qui suis trop lent, gêné par Ren qui essaye d'entraver mes mouvements depuis le coin de cerveau où je l'ai relégué. Quel enfoiré!! Je me met en garde, feinte à droite mais attaque à gauche, cherchant avant tout à lui arracher son arme. Ren ou pas Ren, je ne me laisserais pas faire!!

Je réussis à le toucher, lui infligeant une longue plaie sanguinolente sur le dos. Pas très profonde, néanmoins. Ma bonne conscience me dit de ne pas me réjouir si vite; Il a l'air furax, et me le fait bien comprendre d'un regard menaçant. Il n'avait donc pas vu mon poignard! Je me rends compte que j'ai l'avantage du terrain: il fait nuit, je suis nyctalope. Il r'attaque, n'ayant pas encore dit son dernier mot. Je prends appui sur mes jambes pour me propulser vers l'arrière au moment où il essaye de me prendre d'assaut par la gauche. Mauvaise idée, une pierre me fait trébucher. Je titube pour reprendre équilibre le plus vite possible.

Son pied le lève haut, agilement, et se dirige vers mon corps, histoire de bien me déséquilibrer. Heureusement pour moi, je suis un tantinet plus rapide que lui. Je contre avec ma main, et le regrette de suite. J'ai utilisé celle qui tenait le couteau, et l'impact me fit le lâcher. Ce dernier est envoyé quelques mètre plus loin. Fâchée par la perte de mon arme préférée, je décide de laisser les stratégies de combat tomber à l'eau et de me concentrer sur une seule chose: assommer Ren. Je m’agrippe à sa jambe et essaye de le faire tomber.

Spoiler:

C'est tout raté: L'ange, aucunement déséquilibré, profite de ma position pour m’asséner un coup à la mâchoire. Un goût se sang me vient à la bouche. Je m'éloigne et crache, une fureur noire hantant mon esprit. Ren ou pas Ren, tu vas me le payer très cher pour ça. Les os de ma mâchoire, qui se sont cassés après le coup, commencent déjà à se ressouder, mais trop lentement. Je souris, remarquant un autre avantage bien amer à l'immortalité: Il aura beau me tuer, je ne mourrai pas. Plus d'arme? Oh et bien, je peux me débrouiller sans. Je ramasse discrètement du sable et m'élance vers lui. À peine arrivée à trente centimètres, je lui lance ma poignée de matériau granulaire aux yeux, pour l'aveugler.

J'ai envie de crier un "YaTTaaaa!" mais me retiens, car ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour me réjouir. L'ange se met les bras devant les yeux, et je sens là une ouverture qui ne se répétera pas deux fois. (Il est radin cet ange...) Je saute très haut, comme un chat sait si bien le faire, et dirige ma jambe vers la tête du jeune homme, histoire de l’assommer... à vie si possible. J'y mets toute ma force et toute ma fureur. Ma fureur envers celui qui a dérangé ma solitude, envers celui qui a fait peur à mon chaton préféré, celui qui a grimacé horriblement de ce qu'on aurait appelé un sourire sadique, et surtout, celui qui m'a frappé bien fort. Quand je dis que je vais te le faire regretter...!

Ren se relève doucement, très doucement. Son aura est décuplée, et prend presque une couleur autour de lui. L'ambiance devient tendue. Il me regarde et paraît en extase, comme s'il allait éclater de rire. Je pense que j'en aurai vomi, dans ma situation actuelle. Il a trouvé mon couteau, et sourit d'une oreille à l'autre.
"Passons aux choses sérieuses, le monstre."
J'ouvre grand les yeux, et me mets à rire à plein poumons. C'était le comble.
"Moi, un monstre? Tu n'as pas vu ta gueule. Si tu as tellement envie d'haïr, commence par haïr ta tronche d’ahuri, après on pourra peut être me comparer à un monstre, comme tu le dis si bien. Oh et puis viens par là, que je te montre de quel bois il se chauffe, ton monstre."
Peu de gens m'avaient tant absorbé dans un combat, et encore moins m'avaient qui plus est traité de monstre. Peu de gens, aussi, m'avaient inspiré tant de haine.

Elle éclate de rire. Peut-être qu'elle aussi est une psychopate?

"Moi, un monstre? Tu n'as pas vu ta gueule. Si tu as tellement envie d'haïr, commence par haïr ta tronche d’ahuri, après on pourra peut être me comparer à un monstre, comme tu le dis si bien. Oh et puis viens par là, que je te montre de quel bois il se chauffe, ton monstre."

Touché. Une des personnes que je hais le plus: moi-même. Mais elle n'est pas obligée de le savoir.

"Pas de soucis. J'arrive."

D'un bond, je suis sur elle, et cette fois-ci elle ne me vois pas arriver. Forcément, avec des ailes c'est plus pratique pour prendre de l'élan. Elles sont là, belles et noires, dans mon dos. Apparues à la seconde où j'ai commencé mon attaque. Je frappe, une fois de plus, poignard en avant, je frappe et je touche...

Spoiler:

Il a l'air touché par ce que j'ai dit. Une corde sensible?

"Pas de soucis. J'arrive."

Cela se passe en une fraction de seconde. Je vois deux grands objets noirs à son dos, et déjà, une douleur à la poitrine essaye de me faire gémir. Les anges sont donc aussi rapides? C'est tellement ironique. Je suis poignardée de mon propre poignard, et au coeur qui ne marche même plus depuis des lustres. Je ris, affligée, puis regarde mon ennemi droit dans les yeux. "Surpris? Pourtant tu étais déjà sensé savoir que ce coeur ne sert en rien à me tenir en vie."

Je serre mon poing à m'en faire saigner, y canalisant toute ma haine, et l'envoie vers l'ange, hurlant:

"VAS AU DIABLE!"

Il s'en va valser quelques mètres plus loin. Furieuse, j'arrache le poignard de ma poitrine. S'il est encore conscient après ça, je ne m'appelle plus Akako.

Ren espèce d'enfoiré, c'est vache de faire de la rétention d'informations!!!!! T'aurais pû me dire qu'un coup de poignard pouvais pas la tuer!!!

Je suis propulsé contre une colone qui se fissure sous l'impact et sombre dans l'inconscience, me promettant de mettre cette Akako en tête de ma liste de personnes à éliminer. Mes aîles se délitent dans l'air, mes yeux perdent leur belle couleur sang... Au revoir, corps rêvé, je te rend à ton [CENSURE] de propriétaire...

J'ai mal au crâne. Et pas que là. En petit tas au bas d'une colone, je garde les yeux fermés, le temps de reprendre lentement conscience. Oh, archanges, mais qu'est-ce que j'ai encore fait...? Ou qu'a fait DarkRen, mais dans tout les cas, c'est à moi d'assumer les conséquences...

J'ouvre de grands yeux outrés: Ren, qui s'est quand même pris une colonne (et a failli entre autre la casser), ne tombe dans les pommes que quelques secondes. Il relève la tête et je me remet en mode combat. Exaspérée, je m'exclame:

" 'taiiiiiin décide toi à crever!"

Je rencontre son regard, et découvre contre toute attente que ses yeux sont redevenus normaux.

"Ren? C'est toi?"

Ah, enfin une lueur d'espoir, il était temps quand même...! J'ai encore mal à la mâchoire.

Une question me tombe soudain dessus sans prévenir. Akako!!! J'espère que je ne l'ai pas....

" 'taiiiiiin décide toi à crever!"

Ah tiens, on dirais que non. J'ouvre les yeux avec difficultés, le choc résonnant encore dans mon crâne, pour la découvrir debout et en position de combat, couverte de bleus et l'air en assez mauvaise forme, mais bien vivante. Je lâche un soupir de soulagement.

"Ren? C'est toi?"

Ah, et si en plus elle s'est rendue compte que je ne suis plus en mode psychopate, c'est parfait!! Je me relève douloureusement en évitant tout geste brusque pour ne pas l'inquiéter et répond simplement:

"Oui" C'est très bref, comme réponse, mais en même temps je ne voyais pas quoi dire d'autre. "ouais ouais ne t'inquiète pas je suis juste schizo mais maintenant je suis redevenu normal jusqu'à ma prochaine crise hahahaha" ne me semblait être pas la meilleure des solutions.

Je vérifie rapidement que les os qui s'étaient cassés lors de ma rencontre, brève mais intense, avec la colonne se sont ressoudés correctement puis me tourne vers elle, en essayant d'avoir un air engageant -ce qui ne devait pas vraiment être ça, mais bon...

"Tu... Tu vas bien?"

"Oui"

Oh, oui, rien que ça quoi. Je lâche un long soupir et m'assois par terre.

"Tu... Tu vas bien?"

Je le dévisage un peu, puis décide d'user de l'ironie, pour cette fois.

"Mais oui, bien sûr, qu'est ce que tu crois?! J'ai la grosse pêche, tu vois? J'me suis juste fait zigouiller la mâchoire puis poignarder par un ange enragé, à part ça tout va sur des roulettes!"

Je lui lance un regard exaspéré puis baisse les yeux.

"Qu'est ce que tu veux que je te réponde, à part ça? Tu t'imagine pas le choc que ça m'a fait, merde. J'ai eu peur, tu m'as fait tellement peur..." Je remonte ma tête: "Si tu ne peux pas m'expliquer, je comprends."

Du moment que je peux me reposer et permettre à mon corps de se régénérer correctement, tout va bien. Je me couche sur le dos, toujours par terre, et ferme les yeux pour me calmer.

"Mais oui, bien sûr, qu'est ce que tu crois?! J'ai la grosse pêche, tu vois? J'me suis juste fait zigouiller la mâchoire puis poignarder par un ange enragé, à par ça tout vas sur des roulettes!"

Oups, j'ai fait ça...? Comme d'habitude, je ne me rappelle de rien, hein, forcément, c'est pas drôle sinon. Akako me foudroie du regard puis baisse la tête.

"Qu'est ce que tu veux que je te réponde, à part ça?


Ah ouais, pas faux. C'est vrai que c'était une question parfaitement stupide, mon "tu vas bien?"...

"Tu t'imagine pas le choc que ça m'a fait, merde. J'ai eu peur, tu m'as
fait tellement peur..."

Si je pouvais, je crois que je me mettrais des baffes. Mais j'ai déjà eu l'air suffisamment dérangé pour cette nuit.

"Si tu ne peux pas m'expliquer, je comprends.", termine-t-elle avant de s'allonger par terre, probablement pour récupérer.
Je m'approche doucement et me laisse tomber à ses côtés, enfin, à un bon mètre de distance quand même parce que j'ai remarqué que la plupart des gens qui ont rencontrés DarkRen ont un mouvement de recul quand je m'approche trop d'eux. J'inspire profondément en triant tout ce que j'aimerais dire. L'air de la nuit sent bon, une brise légère fait voleter mes cheveux, tout est tellement calme...

"Si tu veux de explications, je te les fournirais. Tu as le droit de savoir. Et si tu veux juste que je disparaisse de ta vie au moins jusqu'à demain, je comprendrais aussi parfaitement. Après, ça risque d'être un peu plus délicat vu qu'on as cours mais..." je secoue la tête. "De toute façon, je te dois des excuses."
Je me tais, attendant ses questions, ou au moins sa réaction. Je ne veux pas commencer à me justifier tout de suite, pour éviter de lui imposer mon récit. J'ai remarqué que parfois, les gens préfèrent ne pas savoir. C'est plus facile pour eux de me détester en bloc que de chercher à comprendre. Alors même si je ne pense pas qu'Akako soit comme ça, je préfère lui laisser le choix.