Rencontre. [PV: Setsuko] Fini.

Je me balade sur la rive du lac, les yeux perdus dans le vide, fixant un point imprécis sans vraiment le voir, laissant ma robe blanche légère virevolter au grès de la brise.
J'aime cet endroit, où on avait enfermé une beauté naturelle sous un éclairage limpide. Ici, je peux me sentir sereine, presque en sécurité. L'arôme des herbes et des arbres fleuris emplit mes narines et aiguise mes sens.
J'aime cette sensation, quand tu peux ne penser à rien tout en classant tes souvenirs, passant un regard bienveillant sur les bons et les douloureux moments passés.
À ces instants, je ne peux que sourire, savourant ce que la vie m'a offert, le juste nécessaire.
Mon regard se pose sur un cerisier, dont les pétales tombent une à une. Pourtant, les humains n'ont pas encore décidé de l'arrivée du printemps. Ah, un rebelle. Je décide de m'asseoir au bas de son tronc, savourant mon nouveau sentiment de plénitude.
L'envie de me baigner me vient à l'esprit, mais je me retiens. Je n'ai de toutes façons pas apporté de maillot de bain.
Je commence à m'assoupir quand tout à coup mon corps se met en alerte. Quelqu'un arrive. Quelqu'un possédant une aura très particulière, que je n'ai jamais ressentie avant.

Je me balladais depuis quelques heures déjà sur ce chemin solitaire, laissant le vent emporter mes cheveux blancs dans une danse indescriptible. J'aimais cette forêt qui bordait le pensionnat, elle m'accueillait à mes heures perdues et prenait soin de moi. Je pouvais me coucher dans un coin contre un arbre et somnoler, malgré ma race la nature m'aimait. Des légendes disait qu'à la création de toutes les races, la nature dans sans robe immaculée nous avait renié comme une mère n'aimant plus son enfant. Je n'y croyais pas, les gens étaient justes jaloux parce qu'ils savaient qu'on avait une relation complexe avec celle ci.

Un rayon de soleil me transperça les yeux ce qui me tira de mes pensées. J'eus un mouvement de recul, ma main couvrant mes yeux, ceux ci aimaient la lumière comme le symbole de l'espoir mais la lumière ne les aimaient pas. C'était la lumière qui avait abandonné ma race.

Dans un soupir, j'en entendis un autre. Il y avait quelqu'un de couché au lointain sur un tronc pleins de mousse. C'était une jeune fille de mon établissement il me semble et elle semblait être en alerte elle devait m'avoir sentie, j'avais une aura assez particulière ça ne m'étonnait pas.

Je fis un signe de la main pour me téléporter près d'elle. Je me dandinais devant elle tout en déboutonnant ma robe :

- Bonjour jeune pensionnaire, comment t'appelles tu ?

Une jeune femme, qui était il n'y a pas une seconde à une dizaine de mètres de moi, se retrouve maintenant tout près. Un pouvoir de téléportation qui éveille ma curiosité. Je ne bronche toujours pas, les yeux figés sur son visage. Deux yeux rouges rencontraient les miens, manquant de me faire frisonner.
Elle se met à bouger bizarrement, tout en déboutonnant sa robe, et sa voix vient caresser mes tympans:

- Bonjour jeune pensionnaire, comment t'appelles tu ?

J'arrête de la dévisager et me relève pour être à son hauteur. Enfin, je dis ça, mais elle a une tête de plus que moi, comme la majorité des pensionnaires. J’époussette ma robe, ne laissant aucune émotion transparaître sur mon visage, puis réponds simplement:

"Akako. Akako Fumihiko. Et vous?"

Akako. Elle s'appelait Akako et elle venait bien de mon établissement. Sa voix et son visage me disait quelque chose. Elle se présenta donc d'une manière assez timide, ce qui avait le don de m’exciter. Je n'étais pas de ces filles qui avaient un caractère renfermé, j'aimais rire, parler, crier et surtout embêter voir taquiner, j'étais extravertie tout simplement. D"un air encore plus timide, elle se permit de me demander à mon tour mon nom ce qui me fit sourire.

- Setsuko, juste Setsuko mais tu peux m'appeler Setsu' beaucoup de personnes le font tu sais, ça ne me dérange pas ! Répondis-je d'une voix douce.

Je continuais à déboutonner ma robe pour me glisser dans l'eau gelée du lac, la transparence de celle ci laissait apparaître mon corps au grand jour mais je ne m'en cachais pas. Un vampire de sang pur avait toujours un corps magnifique c'était connu. Je nageai doucement en attendant les questions de la jeune fille.

- Setsuko, juste Setsuko mais tu peux m'appeler Setsu' beaucoup de personnes le font tu sais, ça ne me dérange pas !

Elle sourit, un beau sourire qui aurait fait tomber n'importe quel homme sous son charme. Doucement elle se débarrasse de sa robe, dévoilant un corps parfait, et se glisse dans l'eau fraîche.
Je m'approche de la rive pour l'observer. Ses beaux cheveux blancs baignant dans l'eau tout autour d'elle, se posant de temps en temps sur sa peau blanchâtre, (tout comme la mienne), on aurait dit une créature venue d'autre part, attrayante et mystérieuse. Je m'assois, enlevant mes tongues pour mouiller mes pieds, jouant à faire de petites vaguelettes.

"Vous... enfin, Tu es enseignante?"

La question m'est échappée sans prévenir. Je relève la tête vers mon interlocutrice, curieuse.

"Vous... enfin, Tu es enseignante?"

Elle me regardait nager dans l'eau avec des yeux complètement absorbés par mes mouvements ce qui me fit sourire. La jeune fille se déchaussa pour barboter dans l'eau avec le bout de ses pieds. L'eau était un peu froide mais elle ne semblait pas s'en inquiéter et continuait avec ses pieds sans s'arrêter jusqu'au moment où elle me posa la question que j'attendais depuis le début de notre rencontre : quel était donc mon identité. Je ne savais pas vraiment si je devais lui dire tout de suite la vérité parce que les gens ne me regardaient plus pareil après avoir dis mon statut.

-Tu veux vraiment savoir ? lui demandais-je. Parce qu'en général on ne veut pas être amie avec moi à cause de ce statut.


Je m'arrêtais alors de nager et regardait les profondeurs du lac un peu plus loin. Je n'avais pas vraiment d'amis. En effet, quand on avait pas peur de mon rôle au sein d'Hiroki, mon statut de sang pur prenait la place et j'étais à nouveau seule, comme d'habitude. Je regardais cette jeune fille aux cheveux lisses et une image de pureté la remplaça. Elle paraissait tellement gentille que j'aurais pu la comparer à un ange. Je ne savais pas sa race mais la race d'ange lui correspondrait bien. J'allais surement me tromper comme d'habitude ...

Setsuko a l'air mélancolique à ma question. Ai-je demandé quelque chose qu'il ne fallait pas? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi.

-Tu veux vraiment savoir ? Parce qu'en général on ne veut pas être amie avec moi à cause de ce statut.

J'incline ma tête vers le coté, cherchant comment répondre le plus clairement possible, le plus gentillement possible, pour la réconforter rien qu'un peu.

"Je ne vois pas pourquoi je ne pourrai pas être ton amie; quoi que soie ton statut ou ta race. Et puis tu n'as pas l'air méchante."

Je la gratifie de mon plus beau sourire. "Mais si tu es gênée de le dire, je n'insiste pas."

Elle inclina sa tête sur le coté lorsque je posa ma question. Elle ne comprenait pas pourquoi je disais ça d'après ses petits sourcils froncés, je fonça donc tête baissé pour lui avouer. Si elle voudra être mon amie elle le sera, si elle ne le voudra pas, elle ne le seras pas tout simplement ! Elle me fit même la remarque que je n'avais pas l'air méchante en soit.

- Je suis la gérante de l'internat où tu loges ... et je suis un vampire de sang noble.

J'attendais sa réaction d'un air lassé. Je pensais déjà à la façon dont elle allait s'enfuir effrayée...

[ désolé pour les réponses courtes je suis un peu débordée et pas très inspirée].

- Je suis la gérante de l'internat où tu loges ... et je suis un vampire de sang noble.

Le moment où mon cerveau capte ses premières paroles, je souris. Il est vrai que beaucoup de personnes éviteraient de se lier avec la directrice de leur établissement. Mais certainement pas moi. Quand au reste, mon cerveau met un temps à capter l'information. Mais une fois celle-ci assimilée, ma réaction se fait instantanée:

"Kyaaah!"

Les étoiles dans les yeux, je m'approche un peu plus du bord, sans pour autant tomber dans l'eau.
Les vampires m'ont toujours fascinée, mais c'est la première fois que j'en vois une en vrais. Voilà une bonne explication à sa beauté aveuglante. Directe, je demande:

"Ça te dérange si je te pose des milliers de question sur toi?"

Je m'arme de mon plus gros sourire. Ah, qu'est ce que j'aurais du apporter mon carnet, pour tout noter, pour ne pas laisser une miette filer.

[ Pas de problème ^^ ]

Elle était vraiment trop mignonne. Au moment où je lui avais dévoilé ma véritable identité, celle ci avait poussé un espèce de cri. Ce cri était plus de l'excitation que de la peur ce qui me fit sourire. Des étoiles dans les yeux elle se rapprocha de moi, pour me demander si ça pouvait me gêner qu'elle me pose des milliers de questions sur moi et ma race qui paraissait tant la fasciner. J'étais plutôt heureuse qu'elle s'intéresse à moi, puisque je n'avais en général droit qu'à des regards de peur ce qui me faisait plutôt mal en général. Je lui fis un grand sourire en lui répondant :

- Bien sûr pose moi les questions que tu veux..., ma voix devenait envoutante. Mais d'abord viens te glisser dans l'eau en ma compagnie, enlève tout tes vêtements.

Je lui fis un clin d'œil pour la rassurer tout en ouvrant mes bras en "v" pour lui montrer qu'elle devait me rejoindre.

Elle a grand sourire qui ne fait que la rendre plus belle encore. Ce sourire me donne envie de voir encore plus de facettes d'elle, d'en garder souvenir dans un coin de ma tête.

- Bien sûr pose moi les questions que tu veux... Mais d'abord viens te glisser dans l'eau en ma compagnie, enlève tout tes vêtements.

Aussitôt dit, aussitôt fait, je me débarrasse de mes dits vêtements et plonge dans l'eau assez froide. Je m'approche doucement d'elle, quelque peu gênée et les joues rougies. Mon corps n'est pas à plaindre, mais comparé à elle, il est tout sauf parfait. Je souris en pensant que c'est vraiment la première fois que je nage avec quelqu'un.

"Je remet les questions barbantes à plus tard, tant qu'on peut profiter de l'eau hein."

Elle enleva tous ces habits comme je le lui avait demandé et se glissa dans l'eau les joues rougies. Elle semblait avoir honte de son corps en regardant le mien. Je lui fis un sourire pour l'encourager.

- Je ne suis pas là pour te faire du mal tu sais.

Elle me fit la remarque qu'elle préférait remettre les questions barbantes à plus tard et profiter de l'eau. Je pris un air de défi :

- Si tu ne pose pas de question je vais devoir m'occuper de toi tu sais...

Je la pris par les hanches et colla son dos contre ma poitrine. Tout en embrassant son cou je la serrais fort contre moi. On était bien je ne voulais pas que la situation s'arrête...

[ du mal pour l'inspi' en ce moment >< ]

- Si tu ne pose pas de question je vais devoir m'occuper de toi tu sais...

Je n'ai pas le temps de me retourner qu'elle saisit mes hanches pour me coller contre elle, laissant ses lèvres goûter à la chair de mon cou. Je lâche un gémissement, à la fois de surprise et de plaisir. La directrice est donc de ce bord là. Ma perversité, qui n'avait pas (ou jamais) opéré depuis longtemps, cherche tant bien que mal ses repères tandis que je sens la poitrine de Setsuko s'appuyer contre mon dos, tendre et chaude comme un coussin. Je frissonne, réfléchissant à la suite. Trois choix possibles: S'enfuir, la repousser ou me laisser faire.
Mon dévolu se jette sur la troisième option, je ne veux tout de même pas la vexer après tout juste l'avoir rencontré. Je laisse libre court à mes gémissements, et sens mes joues brûler.
Haletante, je finis par lâcher:

"Je... C'est la première fois... fais doucement..."

Elle paraissait aimer mes baisers au creux de son cou puisqu'elle poussait de petits gémissements vraiment très mignon. J'aimais encore plus quand ma victime se débattais ou me montrais qu'elle aimais ce que je lui faisait. Akako paraissait intimidé par mon corps, je le sentais par ses frissons qui se transmettais sur mon corps. Elle haletait lorsqu'elle sembla me supplier de faire doucement, c'était donc sa première fois. Je voulais juste me nourrir avant de la laisser s’abandonner au plaisir charnel. Je redescendis mes baisers au creux de son coup et lui lécha le cou...

- Tu me laisses m'abreuver avant ? Je te promet de faire doucement ma petite Akako. Je vais prendre soin de toi comme il se doit.

- Tu me laisses m'abreuver avant ? Je te promet de faire doucement ma petite Akako. Je vais prendre soin de toi comme il se doit.

Oubliant totalement la situation, je me retourne vers elle. Mon esprit curieux est donc de retour.

"Donc, les vampires ça boit vraiment le sang, j'en étais sûre! Mais... Je ne risque pas de devenir vampire aussi? Mais si je deviens vampire, il me faudra du sang et... je ne m'imagine pas boire le sang des autres...! Ah mais au fait, c'est obligé qu'on soie toutes nues pour que tu boives mon sang? Et aussi, aussi, l'ail, ça fait effet sur vous? J'imagine que la lumière non, puisque tu es là en pleine journée!"

Je parle vite, prenant à peine le temps d'articuler. Mes yeux commencent à pétiller tandis que je plonge mon regard dans les siens, nageant dans une mer rouge sang.

"Donc, les vampires ça boit vraiment le sang, j'en étais sûre! Mais... Je ne risque pas de devenir vampire aussi? Mais si je deviens vampire, il me faudra du sang et... je ne m'imagine pas boire le sang des autres...! Ah mais au fait, c'est obligé qu'on soie toutes nues pour que tu boives mon sang? Et aussi, aussi, l'ail, ça fait effet sur vous? J'imagine que la lumière non, puisque tu es là en pleine journée!"

Elle avait tant de questions à me poser et je ne savais si je pourrais y répondre à toute sans en oublier une. Je commençais donc par répondre à toutes ces questions avant de vraiment commencer à m'occuper d'elle.

- Alors pour commencer, oui nous buvons du sang, lui répondis-je en riant. Tu es bien curieuse toi...Je suis un sang pure, pour que tu sois vampire il faut que je te donne mon sang et te tue... hors je ne vais pas le faire. Je vais juste me nourrir un peu. La lumière me dérange mais ne me tue pas et si tu pointe de l'ail sur moi je risque fort de me faire une salade pour enrichir mon repas.

Je lui souris, la bonne humeur suspendait mes lèvres.

- Tu as finis toutes tes questions ? Avoue tu as peur d'aller plus loin.

Mon ton n'était pas méchant. Juste interrogateur.

Setsuko commence à m'expliquer plusieurs choses, et je fais tout pour tout encrer dans ma mémoire. Enfin, elle ajoute:

- Tu as finis toutes tes questions ? Avoue tu as peur d'aller plus loin.

Je la regarde dans les yeux. Va-t-elle se moquer si je suis honnête? Oh et puis tant pis, c'est elle qui demande de toutes façons.

"Ce n'est pas ça. C'est plutôt que... Je suis le genre de personne qui pense qu'il faut surtout le faire avec la personne qui compte le plus!"

Je baisse la tête un moment:

"La mienne est partie depuis longtemps, donc ça ne me pose pas problème, mais..."

Je la relève, le regard plein de convictions:

"Je me demandais juste si Setsuko en avait une, de personne-la-plus-chère!"

Elle me regarda dans les yeux assez fixement, les joues rouge et la voix tremblotante pour me dire honnêtement qu'elle était plutôt du genre de fille à faire sa première fois avec celui ou celle qui comptait le plus dans sa vie. Elle baissa la tête pour me demander si j'avais cette personne déjà présente dans ma vie. Je réfléchissais un instant.

- Ça ne saurait tarder... mais tu sais tu es dans l'eau en ma compagnie qui plus est, nue. Je suis bien plus forte que toi je pourrais te faire tout ce dont j'ai envie et personne ne viendrait t'aider.

Je n'aimais pas qu'on parle de ce sujet. Ces espèces d’âmes soeurs. J'en avais eu une et elle m'avait blessée. Je ne voulais désormais plus faire trop confiance à quelqu'un.

- Ça ne saurait tarder... mais tu sais tu es dans l'eau en ma compagnie qui plus est, nue. Je suis bien plus forte que toi je pourrais te faire tout ce dont j'ai envie et personne ne viendrait t'aider.

Je secoue doucement la tête, ne la quittant pas des yeux, cherchant à lui expliquer le fait que je n'aie pas du tout peur.

"J'ai confiance."

Je lui fais un petit sourire, puis je pose lentement la main sur sa joue, que je trouve très douce. Comme celle d'un bébé.

"Si tu veux faire de mon corps tiens, je ne me débattrai pas. D'ailleurs, si tu pouvais me tuer, j'en serai enchantée. Mais je suis en quelque sorte certaine que Setsuko n'est pas une mauvaise personne."

Je m'approche et la serre contre moi, précautionneusement pour ne pas la surprendre.

"Eh, mes bras sont trop petits on dirait."

Elle eut une réaction à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Elle resta figée en face de moi et s'exclama comme avec de la fierté qu'elle n'avait pas peur. Cette toute petite puce se dressait face à moi, qui aurait pu lui faire du mal, avec cette détermination dans les yeux qui, quand vous les regardiez trop longtemps avaient le pouvoir de vous arracher les tripes. Elle me fit un sourire et posa sa main sur ma joue,cette main ci douce qui me rappelait la main de ma maman. Celle qui m'avait abandonné plus jeune. Je fermais les yeux l'espace d'une seconde pour me souvenir de son visage mais je ne parvenais pas et une larme coulait de ma joue. Je jouais la dure en voulant faire peur à Akako mais en fait je n'étais qu'une jeune fille encore blessée par mon enfance. Celle ci me fit remarquer qu'elle ne se débattrais pas et que de toute façon, vu la taille de ses bras elle n'y parviendrais pas. Lorsque j'essuyais une larme, une autre coulait pour marteler l'eau du lac d'un petit cliquetis léger. Je me retournai pour qu'elle ne me voit pas dans cette état.

-Pardonne moi ... je ne voulais pas te faire du mal. Je suppose que je ne dois pas autant jouer avec les gens comme je le fait.

Je sursaute légèrement en voyant ses premières larmes arriver, comme de grosses perles brillantes. Elle est chagrinée, et des souvenirs nostalgiques semblent voiler son regard de peine. Cette facette de sa personnalité est si sublime que j'en reste un moment pantoise. Ses joues sont vite fait inondées, et à peine essaye-t-elle d'en essuyer une que l'autre en profite. Certainement gênée de me montrer ce coté d'elle, elle se retourne et murmure d'une voix tremblante:

-Pardonne moi ... je ne voulais pas te faire du mal. Je suppose que je ne dois pas autant jouer avec les gens comme je le fait.

Je souris paisiblement, satisfaite de ne pas m'être trompée sur son compte. Et aussi, soulagée pour on ne sait quelle raison. Tant qu'on y est, autant la laisser un peu seule. Il y a des personnes qui n'aiment vraiment pas être vues en train de pleurer, et je les comprends parfaitement. Je pose une main sur son épaule pour la réconforter rien qu'un peu, puis murmure gentiment, la prévenant:

"Je vais sortir de l'eau, hein."

Je grimpe rapidement sur la rive et m'assois au soleil pour sêcher, laissant mon esprit vagabonder, attendant le moment où Setsuko viendra me tenir compagnie.

Lorsqu'elle vit mes larmes couler, Akako pris un air de pitié et me répondis pour une raison que j'ignorais qu'elle allait sortir de l'eau. Pourquoi voulait elle partir loin de moi ? Je ne comprenais pas grand chose à ce qu'il se passait. Lorsque l'on m'énervait un peu trop ou que je ne maîtrisais pas la situation, j'avais tendance à avoir une faim de sang excessive.

La sensation de cette faim commençait déjà à m'engourdir les jambes, il ne fallait donc pas que je rejoigne Akako sur la plage, ou bien elle allait passer un sale quart d"heure. Je me retournai pour lui dire que je devais partir, que j'avais des choses à faire. Sans attendre, je me téléportai près d'elle pour lui déposer un bisous sur la joue et disparaissais en quelques secondes.

Je suis assise depuis un moment, attendant toujours Setsuko, quand je l'entend dire qu'elle part. J'ouvre de grands yeux; aurai-je dit quelque chose de blessant? Détesterait-elle ma présence, maintenant?
Mes inquiétudes sont balayées par le doux baiser qu'elle me pose sur la joue avant de disparaître comme par magie. J'aurai de toutes façons beaucoup d'occasions de la revoir, étant dit qu'elle n'est autre que la directrice elle-même. Je fais un petit sourire dans le vide et me r'habille, un sentiment de plénitude enserrant doucement mes sens. Je me relève, jetant un coup d'oeil au lac si brillant, et fais face à la douce brise qui fait voleter mes cheveux et ma robe à son gré. Je reprends route vers le pensionnat. Cette journée a été haute en couleurs, après tout.